Un jour de flemme

Etait-ce l’effet cumulé d’un réveil tardif sur le coup de 9 heures et de la pluie qui n’avait guère cessé depuis la veille ? Je ne sais pas mais une grande flemme s’est abattue sur nous. Si bien qu’on a décidé de ne pas bouger pour rester une journée supplémentaire au joli mouillage de Potts Lagoon.

Il faut dire que même pour les quelques milles qui nous séparaient de la destination suivante, nous n’avons guère eu envie de naviguer sous la pluie.

Nous avions aussi une autre bonne raison de prolonger notre séjour  : notre téléphone américain affiche sporadiquement un signal téléphonique suffisant pour relever nos mails. Nous avons même réussi à échanger quelques textos avec Victor.

Alors, puisque nous n’avions vraiment pas envie de bouger, nous avons décidé d’entendre dans son intégralité Lucia di Lamermoor, l’opéra de Donizetti dont nous avions déjà plusieurs fois reporté l’écoute.

Après cette longue pause musicale, la pluie a cessé. Nous avons profité de ces heures « à ne rien faire » pour rattraper les petites tâches d’entretien et de bricolage facilement reportées à plus tard.

Lors de notre escale à Port McNeill, nous avions acheté de nouveaux balais d’essuie-glace que la pluie d’aujourd’hui nous a permis d’essayer. Les balais ne balayent pas uniformément et Jacques se livre à quelques ajustements. De mon côté, je donne un coup d’air aux huit pare-battages dégonflés.

Les toilettes du bord sont l’objet d’une attention constante. Je possède à bord un livre entier consacré à leur entretien. Nous avons essuyé une grosse frayeur lorsque celles de l’arrière se sont bouchées, au pire moment évidemment. Jacques a immédiatement envisagé de les démonter. J’étais assez réticente à le voir mettre les mains dans … le cambouis. J’ai donc vidé la cuvette avec un seau et un verre en plastique d’un beau bleu assorti (sans commentaires ni images) puis j’ai administré une bonne dose d’un produit justement nommé «Digestor » et qui a fait merveille. Ouf !

Les toilettes fonctionnent à l’eau de mer, les pompes de puisage sont équipées de filtres pour retenir algues et petits coquillages. Jacques a entrepris de les nettoyer aujourd’hui. Le voici à l’oeuvre : bonne occasion de vous faire visiter la cale moteur.

De mon côté, je prépare la navigation de demain. Pour nous rendre à Goat Inlet, nous avons prévu de naviguer dans «Beware Passage ». Les noms sur la carte parlent d’eux-mêmes : Care Island, Caution Rock, Beware Rock, Dead Point. Les guides recommandent de transiter dans Beware Passage à marée basse, l’oeil du barreur sur le sondeur et un équipier à l’avant du bateau en vigie à scruter les rochers non portés sur la carte. Je consulte les tables de marées et courants et fixe l’heure de départ à 11 h pour profiter de la fin de la marée descendante.

Après ma leçon quotidienne de breton, il me reste assez de temps pour observer la nature, prendre quelques photos et commencer la rédaction d’un nouveau post. J’hésite sur le titre : « une journée au mouillage », « tu ne t’ennuies pas ? » Non, ce sera simplement « un jour de flemme ». Un jour de flemme bien rempli, d’ailleurs !

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