C’est dur de décrocher !

Dans quelques jours, nous allons nous enfoncer dans l’archipel des Broughtons, ce dédale d’îles isolées, quasiment inhabitées et accessibles uniquement par bateau. Une marina tous les 8 à 10 jours de navigation, des mouillages le reste du temps.

Nous avons fait toutes les provisions possibles de nourriture, de bière et de vin et un régime simplifié – flocons d’avoine et fruits secs le matin, pâtes le soir – ne nous effraie pas. Plus que la monotonie des repas, nous craignons l’absence de réseau  cellulaire.

Déjà à l’occasion de quelques mouillages, nos téléphones, l’américain et nos deux français, sont restés désespérément muets. Nous téléphonons peu, principalement pour réserver des marinas. Mais c’est le début de la saison, les marinas sont loin d’être prises d’assaut et on peut les héler au dernier moment par la radio du bord. Surtout, nous aimons bien recevoir les appels de nos fils.

L’affaire s’est un peu corsée quand le bouton du démarreur a refusé de lancer le moteur et qu’il a fallu appeler un mécanicien à la rescousse. Heureusement il y a encore des cabines téléphoniques.

Mais nous sommes aussi accros à Internet. Quand le signal sur nos portables est puissant, nous utilisons notre abonnement américain ou le partage de connexion de nos téléphones français pour de multiples usages. Lire nos mails bien sûr et y répondre. Lire la presse et rester informés. Pointer nos comptes en banque et payer les factures. Poster des articles sur notre blog.

Internet nous autorise deux tâches essentielles. Jacques peut comparer les différents modèles de prévision météorologique auxquels il s’est abonné et c’est bien utile dans une région où se succèdent les avis de coup de vent et de grand frais. Et surtout, nous regardons Tristan grandir à distance grâce aux photos et petites vidéos que ses parents mettent généreusement à notre disposition.

Faute d’accès à un réseau cellulaire, la recherche d’un wifi est un véritable parcours du combattant. Nous repérons avec espoir les marinas qui affichent « wifi » dans la gamme de leurs prestations. Mais même payant et limité à quatre appareils, il est quasiment impossible de trouver un wifi qui marche.

Nous faisons la tournée des bars et squattons leur réseau. A Gorge Harbour, la connexion était si poussive que Jacques n’a réussi qu’à charger un seul mail, un spam qui lui proposait du Viagra ! A Port McNeill, c’est la laverie qui était censée avoir le meilleur signal. Bilan tout aussi décevant : impossible de rien charger et je ne parle pas de regarder une série sur Netflix.

Aujourd’hui, nous sommes à Telegraph Cove, halte bien nommée pour parler de nos petits soucis de connexion. Pour le wifi, la marina propose les services – payants –d’un opérateur mais précise « ça marche très mal ». Comme nous avons du signal téléphonique sur nos portables, nous nous en passerons.

A l’heure de la bière, nous nous acheminons vers le pub local. « Pas de wifi » répond la serveuse, «il ne fonctionnait pas.  Et c’est pareil pour les portables. De ce côté de l’anse, nous n’accédons pas au réseau ». De fait, nos téléphones sont devenus muets.

Alors avant de partir pour les îles, nous publions nos derniers posts. Allons-nous tenir le coup ? Réponse dans une dizaine de jours quand nous nous connecterons (peut-être) à nouveau. D’ici là, écrivez-nous, donnez-nous de vos nouvelles. Nous vous lirons avec plaisir … quand nous le pourrons.

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