Nous savons que nous allons vers le Nord, vers l’Archipel des Broughtons, entre la partie Nord de l’île de Vancouver et le continent. Nous y cherchons quoi, au fait ?
Nous cherchons de beaux paysages, des îles et des forêts, si possible du ciel bleu et des températures convenables. Nos vieux os ont vite froid.
Nous espérons voir un peu de nature sauvage, tant que cela existe encore. Des animaux dans leur environnement, comme ce vautour qui négocie avec un couple d’aigles de partager leur proie ; ou comme ces ratons-laveurs qui viennent pratiquer la pèche à pied, à marée basse. Peut-être verrons-nous, plus tard – et de loin ! – des orques et des ours ?
Nous sommes toujours friands de mouillages bien abrités et peu fréquentés. Quelques cris d’animaux étranges, un ciel étoilé, l’alarme de mouillage qui fait ses nuits… que demander de plus ?
Mais nous aimons aussi les escales nouvelles, les petites villes, il y a toujours quelque chose de différent à y voir.
Pour autant, rien n’est garanti. Plus on va vers le Nord, plus la navigation est exigente. Les marées, les courants, la météo ne doivent pas être traités par dessus la jambe. Le confort diminue aussi, et déjà, les escales deviennent plus rustiques : pas de signal téléphonique dans les mouillages, et pas souvent dans les “marinas”. Le Wifi est rare et poussif. Les poubelles ? Pas toujours, et quelquefois payantes. Le coût des douches et des lessives monte progressivement. Hier soir, à 18 heures, plus de Wifi, plus d’électricité sur le quai, parce que le port arrête le générateur pour la nuit. Pas de limite pour l’eau pour le moment, mais c’est bientôt la saison des incendies sur l’île de Vancouver…
Ce qui compte, c’est d’avancer à notre rythme. Rien à prouver, pas d’obligation ni de rendez-vous. Pas de comptes à rendre, seulement du nouveau à découvrir, des rencontres de hasard, et quelques histoires à raconter. S’il fait trop de vent, nous nous abritons. S’il se met à pleuvoir sans arrêt, nous redescendons.
Quel est le jour que je préfère ? C’est aujourd’hui !