Les meilleures choses ont une fin. Finies les séances canapé à regarder Tristan dormir dans mes bras. Au revoir San Francisco, bonjour Seattle.
Nous expérimentons un nouveau mode de transport pour nous rendre à Anacortes : la navette en autocar.En réservant les places, j’avais pensé retrouver une population d’étudiants fauchés, voyageant sacs à dos et casques bluetooth sur les oreilles. A mon grand étonnement, le car est plein de retraités de notre âge et au-delà. Jacques fait figure de jeunot et donne un coup de main à des dames aux tempes très argentées. La conductrice elle-même (car, non, chauffeuse n’est pas le féminin de chauffeur, c’est une chaise rembourrée et confortable) n’est plus toute jeune mais elle enfourne gaillardement les grosses valises des voyageurs dans les soutes à bagages du car.
Faut-il voir là le résultat de l’augmentation de la population des seniors et de la fièvre de déplacement qui les anime ? Ou bien l’effet combiné de leurs faibles pensions et des coûts dirimants des locations de voiture en aller simple ?Il fait beau à Anacortes. Le ber roulant du chantier conduit Brittany Belle jusqu’à la rampe de mise à l’eau. Le bateau, tout juste posé sur son ber, flotte prêt à partir mais le moteur refuse de démarrer. Un essai, deux essais, trois essais … il faut faire machine arrière et demander au chantier l’envoi d’un mécano. C’est une question d’air dans le circuit de fuel (je ne saurais vous en dire plus) mais Vince, le mécano connait la musique et bientôt, le moteur ronronne comme un vieux chat.
Jacques conduit Brittany Belle jusqu’au ponton où nous accueillent les hirondelles. Nous y passerons notre première nuit à bord.
Cette fois, c’est vraiment reparti.