C’est fini. Nous voici de retour dans notre Bretagne d’adoption. Le bateau est sur la terre ferme à Anacortes, dans l’état de Washington. Il nous y attendra jusqu’au printemps prochain. Pour nous, c’est l’heure du bilan.
Nous avons passé près de trois mois en mer et une chose est sûre : nous sommes toujours aussi enthousiastes à l’idée de naviguer ensemble, la moitié de l’année, dans les eaux du Pacifique Nord-Ouest.
Nous aimons notre nouveau rythme de croisière, moins intense et plus spontané que celui que nous avons connu sur le Loop. Mis à part la météo et les horaires des courants et marées, le plaisir et nos seules envies dessinent notre parcours.
Brittany Belle n’est pas pour rien dans notre plaisir. Nous avons choisi le bon bateau. Confortable pour notre vie à bord et bien équipé pour la navigation, il est apte à la mer, même si nous avons soigneusement évité les occasions de juger de son comportement par gros temps.
Nous avons seulement commencé à explorer le Pacifique Nord-Ouest. Nous savons aujourd’hui que la saison de navigation, de mi-mai à septembre, y est plus courte que ce que nous imaginions. Il faut être prêt à naviguer par temps frais, voire froid, sous le ciel gris ou sous la pluie, surtout quand nous irons au Nord en direction de l’Alaska.
Il faut accepter une météo changeante et difficile à apprivoiser : il n’est pas rare que les quatre modèles météo que nous suivons, nous donnent des prévisions divergentes. Et même s’ils concordent, la réalité du terrain pourra être toute autre et dérangeante comme ce soir où nous avions choisi un mouillage sur Hope Island pour un vent annoncé du Sud et qui souffla du Nord toute la nuit !
Les marées et courants sont eux prévisibles : leurs valeurs sont consignées, au jour le jour, dans des annuaires spécialisés. Nous avons appris à composer avec leur rythme et leur force car il ne s’agit pas de s’engouffrer dans Deception Pass à l’heure où le courant à son maximum dépasse les 7 nœuds … qui est la vitesse de croisière de Brittany Belle.
Nous sommes instantanément retombés sous le charme du Canada : un pays apaisé, modéré, dont nous apprécions l’art de vivre, proche des Etats-Unis mais avec encore quelques traits de la vieille Angleterre.
Aux Etats-Unis, nous avons laissé de solides amitiés : Carol et Odd qui nous avaient hébergés au débotté lorsque nous avions quitté précipitamment notre Airbnb crasseux ; Marie et Don ; Randy, notre broker favori et toute l’équipe de Bellhaven Yachts : Peggy, Sandy et Dave et enfin, Jack et Cassandra, les précédents propriétaires de Brittany Belle, alias Sandpiper, avec qui nous avons passé des soirées mémorables et joyeusement arrosées.
Nous les retrouverons avec plaisir en mai prochain quand le moment viendra de reprendre la mer.
Pour le moment, nous avons beaucoup à faire ici. Nous sommes rattrapés par le retard pris dans l’entretien de notre maison de Dinard : les volets, portes et portails sont à repeindre et l’abri de jardin à reconstruire.
Toutefois, nos mains occupées à bricoler laissent nos esprits rêver à la saison 2 de notre aventure dans le Pacifique Nord-Ouest. Quelle sera notre destination l’an prochain ? Allons-nous passer l’été en Colombie britannique à explorer en flânant le fjord de Desolation Sound et l’archipel des Broughtons ? Ou allons-nous faire route vers l’Alaska et aligner les 1 500 milles d’un aller et retour Bellingham- Juneau ?
Un dernier mot : nous allons fermer provisoirement notre blog. Nous l’ouvrirons à nouveau quand nous serons prêts à repartir. Si vous voulez être avertis automatiquement dès la mise en ligne de la prochaine publication, faites comme nos fidèles lecteurs, abonnez-vous. C’est en bas de la page d’accueil, dans la rubrique « Subscribe »
Alors « Bye bye for now ! » ou comme on dit ici, en Bretagne : « Kenavo ! »