3 jours à Vancouver. Dans la marina du centre ville, au pied d’une forêt de tours, nous sommes tout dépaysés, plus habitués aux bourgades que nous avons connues en traînant d’île en île ces dernières semaines.

Une vraie grande ville nord-américaine, étalée autour de sa baie et des bras de la rivière Fraser, jeune, bruyante et agitée.

C’est aussi, apparemment, une ville aimable pour ses habitants. L’utilisation de la voiture est limitée par un réseau dense de transports publics : métro aérien automatique Skytrain, trolleybus, bus. Les voies réservées aux cyclistes sont partout, et très actives. Des supermarchés alimentaires ont été maintenus en centre ville, contrairement à la désertification correspondante dans les villes américaines.

Plus surprenante pour nous, l’influence asiatique saute aux yeux : plus d’un quart de la population est d’origine chinoise. L’histoire de cette immigration, commencée avant même le début du 19ème siècle, est encore reflétée dans l’ancienne Chinatown.

Aujourd’hui, les douleurs de l’immigration ne sont plus réellement visibles à l’oeil nu du visiteur candide. Ce qui frappe, ce sont les visages dans la rue, les enseignes, les restaurants, les rayons et les étiquettes dans les supermarchés…

Pourtant, ce qui frappe aussi, c’est que Vancouver est devenue une ville extrêmement chère, en particulier en matière de logement. La demande étrangère, l’afflux de capitaux nouveaux, de nouvelles règles de densification ont fait pousser toutes ces tours de logements. Mais les prix n’ont pas grimpé moins vite pour autant. La croissance continue, avec des projets et des chantiers partout. La ville essaie de favoriser les projets plus sociaux, mais la dure loi de la richesse et des inégalités paraît lourdement gagnante.

Cette piqure de modernité était bien stimulante, et s’installer là pour un temps pourrait faire envie. Ah ! Si seulement nous avions 30 ou 40 ans de moins, nous pourrions… Mais nous repartons demain pour des cieux plus simples, et plus en rapport avec notre horizon de planification.