« C’est le plus beau mois de la saison » nous avaient dit nos amis plaisanciers du Pacifique Nord-Ouest. Et nous avions imaginé une sorte d’été indien. Mais avec Labour Day, le premier lundi de septembre, l’été est parti sans crier gare.
Jusqu’alors nous passions la journée en short et tee-shirt mais nous avons sorti les bottes et les cirés. Les températures ont baissé d’un seul coup. Le thermomètre extérieur ne dépasse pas les 60°F dans la journée, à peine plus de 15 °C et le matin, il fait tout juste 9°C quand nous nous réveillons.
La pluie a fait son apparition. « Enfin », dit-on ici car la Colombie britannique a connu un été si sec qu’elle a imposé de sévères restrictions d’eau comme l’interdiction d’arroser les pelouses ou de laver les bateaux dans les marinas.
A part pour les manœuvres de départ et d’arrivée, nous avons abandonné le flybridge et conduisons au chaud, depuis le poste de pilotage intérieur.
Sous l’effet des nuages gris, les conifères dessinent sur le rivage des grandes taches sombres à peine égaillées des trouées rousses des feuillus. Sur l’eau, les bateaux se font rares. Les boules d’amarrage si convoitées en juillet et en août sont vides.
Les bureaux des ports ferment à quatre heures et le weekend. A Ladysmith, le café de la marina affiche portes closes depuis Labour Day.
La météo devient plus capricieuse et les prévisions plus incertaines. Nous devons modifier nos itinéraires au jour le jour. Impossible de quitter Vancouver pour rejoindre Nanaimo comme prévu car un avis de vent frais vient d’être émis sur le détroit de Géorgie. Heureusement, les marinas connaissent la chanson et sont accommodantes.
L’été est fini et c’est comme si l’automne passait à la trappe car l’heure est déjà venue de penser à l’hivernage du bateau.
Nous décidons de rentrer aux Etats-Unis et nous prenons rendez-vous avec le chantier d’Anacortes qui accueillera Brittany Belle jusqu’à notre retour ici, en mai prochain. Nous révisons les opérations de fermeture du bateau et rédigeons la liste des travaux qui seront effectués en notre absence.
Tant que nous n’avons pas vu le chantier, il est trop tôt pour changer la date de nos billets d’avion. Une chose est sûre : nous rentrerons en France plus tôt que prévu, sans doute autour de la mi-octobre.
Après la visite au chantier, nous retournerons à Bellingham pour croiser Mark et Lynn, nos amis du Colorado rencontrés sur le Loop avant de dire « au revoir et à l’année prochaine » à nos amis du Pacifique Nord-Ouest.
C’est bientôt la fin de la saison.