De loin, tous ces bateaux nous ont fait penser à un groupement de pêcheurs de crabes, en train de relever leurs casiers en même temps. D’ailleurs, à la jumelle, on pouvait bientôt distinguer des gros bateaux pneumatiques de couleurs vives, Coast Guards ou officiels de la surveillance de la pêche sans doute. Mais de plus près, l’évidence : ce sont tous des “whale watchers”, en quête d’une baleine en visite, ou d’un troupeau d’orques en manque de phoques. Depuis les grosses embarcations à touristes jusqu’aux colonies de kayaks, tout le monde guette…
Pour nous qui passons là par hasard, une occasion à ne pas rater ! Depuis un petit pneumatique, une équipe de jeunes scientifiques de l’Université de Washington vient nous expliquer que c’est une Humpback Whale – une baleine à bosse – qui a été repérée par là. On devrait, avec un peu de patience, la voir venir respirer à la surface. Au passage, rappel des règles : pas plus près que 200 mètres, et interdiction de croiser le chemin apparent de la bête.
Et en effet : d’abord, quelques grands souffles projetant un nuage vertical de vapeur, et puis la grande masse apparaît, un dos luisant, un petit aileron, et même une queue (mais j’ai raté la photo !). Les kayakistes ne peuvent se retenir d’applaudir, et je ne garantirais pas qu’ils sont à 200 mètres. La gentille baleine souffle encore un peu, puis disparaît.
Le spectacle n’a rien de fabuleux, et avec tous ces bateaux, on est loin de se sentir tout seul en communion avec la nature. Mais il y a de l’émotion quand même. Et une pensée de dégoût pour l’Islande qui reprend cette année la chasse à la baleine.