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Fini le temps où l’on arrivait à l’aéroport, décontracté et une heure seulement avant le départ de son vol. Aujourd’hui prendre l’avion s’apparente à un jeu de piste bien stressant.
Tout commence avec la préparation des bagages. Il faut vérifier la contenance des flacons et la liste des objets admis en bagage cabine et ceux qui fileront en soute. Il faut aussi mettre de côté, pour le bagage cabine, la tenue de rechange qui facilitera le démarrage, le lendemain de l’arrivée, si le bagage en soute est égaré. Et ne pas oublier les médicaments, vitaux à nos âges : en cabine bien sûr.
La veille du vol, nous voici installés dans la chambre cabine d’un confortable hôtel de Roissy. Jacques a du temps pour envoyer les derniers mails à nos brokers et concocter une énième version de la liste des bateaux à visiter. Hélas, certains de nos favoris ont fait l’objet d’une offre entretemps.
Le matin, nous apprécions le jus d’oranges juste pressées, la viennoiserie feuilletée et la baguette tiède du petit déjeuner de l’hôtel. Il est vrai que nous redoutons la qualité des repas à bord surtout quand la compagnie est américaine.
Notre vol étant prévu à 10h20, nous avons opté pour la navette d’aéroport de 7h30. Cela devrait être largement suffisamment car nos places dans l’avion sont réservées et nous nous sommes enregistrés, la veille, sur Internet. Il nous reste seulement à imprimer nos cartes d’embarquement et étiquettes à bagages.
A 7h30, pas de navette. La suivante, celle de 7h50, ne se présente pas non plus. La foule des voyageurs et des bagages grossit devant l’hôtel. A 8h00, un car apparaît enfin. La tournée des hôtels commence, sans espoir pour les voyageurs des autres établissements car notre bus est plein. L’accès au terminal 2 par la route est coupé en raison d’un colis suspect : notre chauffeur nous arrête à Roissypole où nous attrapons une navette jusqu’au terminal. Première rupture de charge, comme on dit dans le monde des transports. C’est loin d’être fini …
Au comptoir d’enregistrement, les machines d’impression des documents de voyage font la mauvaise tête. Il en résulte un allongement des files d’attente et des délais de passage au comptoir. Nous voici enfin débarrassés de nos bagages. Les couloirs sont interminables jusqu’à l’épreuve suivante : le passage de la police des frontières et les contrôles de sécurité.
Dans la queue avant le trottoir roulant et le passage des portillons de contrôle, reviennent toujours les mêmes questions. Faut-il enlever ses chaussures ? Sa ceinture ? Faut-il déposer les clefs ? Sortir l’ordinateur de sa housse ? Aujourd’hui, le personnel de contrôle est avant tout attaché à faire vite et bien car l’affluence est grande et les compagnies aériennes vont devoir s’accommoder des retards à l’embarquement.
Contrôle passé. Ouf ! Je n’ai pas sonné malgré ma boucle de ceinture. Il en va autrement de Jacques et de sa prothèse de genou. Les portiques des aéroports vont devoir s’adapter à la réalité de l’humain augmenté !
En route pour la porte M grâce à une nouvelle navette automatique. Mais la porte M est bloquée. Encore un colis suspect. On ne monte pas. Puis si, on monte. La navette ne démarre pas. Dans la rame, les talkies-walkies des personnels de l’aéroport donnent des ordres et des contre-ordres. Descendre. Non rester. Attendre. Enfin la navette bondée quitte son quai. A la descente, une foule compacte s’agglutine aux pieds des deux escalators qui montent vers la porte M. Nous passons en file indienne pour un nouveau contrôle des passeports et cartes d’embarquement..
L’heure du départ de notre vol approche : nous traversons les allées du dutyfree au pas de charge sans arrêt possible dans les boutiques de parfums et maquillage.
Dans l’avion, une bonne surprise nous attend. Nous bénéficions de trois sièges pour nous deux ; nous voyagerons « à l’aise » et Jacques pourra étendre son genou pendant le voyage. L’avion décolle : nous avons dix heures devant nous pour nous détendre enfin et profiter du paysage.
A l’atterrissage, l’avion doit stationner sur la piste avant de rejoindre sa porte. Le commandant dépité annonce une attente, sans raison connue, d’au moins un quart d’heure. Nous débarquons enfin et nous nous préparons à la prochaine épreuve : les formalités de douane et d’immigration à l’arrivée aux Etats-Unis.
Comme dans un chemin de croix, nous affrontons une première station dès la sortie de l’avion. Le terminal d’arrivée est en plein travaux et les murs sont flanqués de panneaux « wet paint ». Première station debout : 1 heure sur place dans les couloirs.
Nous atteignons enfin la salle de l’immigration. La croissance du trafic aérien ne s’est pas accompagnée d’une augmentation des fonctionnaires de la CBP (Custom and Border Protection). Deuxième station : 2 heures de piétinement dans une file cosmopolite qui paraît s’allonger à chaque nouveau tournant. Un vieux monsieur de 82 ans demande un traitement de faveur. Une jeune femme fait un malaise et s’écroule. Mais aucun ordre de priorité n’est prévu pour les familles avec enfants. Les bébés fatigués pleurent. Des mères indiennes se sont installées par terre au croisement des files pour nourrir et distraire leurs enfants.
Le passage devant le fonctionnaire de la CPB est invariable. Une nouvelle photo est prise à chaque nouvelle entrée et il faut redonner ses empreintes, les 4 doigts de la main droite pour Jacques, les 4 doigts et le pouce de chaque main pour moi. Allez savoir pourquoi !
Prochaine épreuve : la récupération des bagages et le passage en douanes.
Les bagages ont depuis longtemps quitté leurs trottoirs roulants d’arrivée et il s’agit de les repérer au hasard de la salle des bagages. Nous avons de la chance, nos valises ont fait le voyage avec nous.
Vient la troisième station : flanqués de nos bagages, et après un circuit balisé, nous atteignons la file qui s’est formée pour la douane. Une demi-heure d’attente et l’agent des douanes nous laisse passer sans formalité.
Dernière épreuve : rejoindre, dans un bus de l’aéroport, le comptoir des locations de voitures.
Notre avion s’est posé à midi, heure locale. Il est 4 heures de l’après-midi quand nous prenons enfin le volant : Google affiche des bouchons sur tout le parcours jusqu’à l’hôtel.